Samedi : Epreuves
Le stage d'initiateur de ski alpinisme est un stage de validation - formation.
Il nous faut donc attribuer un diplôme sur la base d'une
évaluation, la plus cadrée possible, la moins subjective
possible.
La
commission nationale de sport de neige qui accrédite les stages et les
formateurs (à partir du niveau 2) nous demande de remplir une fiche
d'évaluation comprenant 30 critères qu'il faut apprécier par une note
de 0 (note éliminatoire) à 4.
Par ailleurs, sur la carte
d'initiateur, le guide et le cadre de CAF qui encadre la formation
apposent leur nom et leur signature. De fait, ils engagent d'une
manière relativement formelle leur responsabilité quand à la compétence
validée de l'initiateur.
Tout cela devient bigrement impliquant.
N'ayant
pas suffisamment ménagé de temps pour vérifier individuellement
certaines compétences à évaluer durant la semaine, nous (Pierre et moi)
sommes donc tombés d'accord pour faire passer une série de tests
individuels aux différents stagiaires dont deux éliminatoires : la
cartographie et la recherche d'ARVA.
La journée de samedi allait être très éprouvante... surtout pour moi.
Déjà,
la veille, j'avais eu une très longue discussion avec Pierre sur le
niveau minimum à demander aux stagiaires. Selon une première série
d'appréciations établies à partir d'une barre placée très très haut,
seuls deux ou peut être trois d'entre eux pourraient être admis.
Une longue discussion s'est donc engagée sur le niveau requis.
J'insistais
sur le fait que l'on ne validait pas le stage d'aspirant-guide. Pierre
insistait sur le manque global d'expérience et de pratique technique
(corde, terrain, gestion de groupe, approche du manteau neigeux,
etc.....).
Nous devions y réfléchir pendant la nuit et celle-ci a
été particulièrement mauvaise pour moi.
Nous voilà donc tous partis pour le tunnel de Bielsa où il est possible de chausser à la voiture.
Au
programme ; organisation d'une recherche d'Arva par les stagiaires,
recherche individuelle chronométrée d'ARVA, épreuve individuelle de
cartographie et pose d'ancrage et de main courante avec vérification
individuelle de certaines notion de base (encordement, demi-cab, cab,
nœud en huit, moufflage simple et double, auto-secours avec
autoblocant(machart) et tibloc, ropeman).
Les différentes
organisations de recherche d'ARVA se font à 3/4 d'heure de la voiture
sur une longue pente que nous avions au préalable neutralisée en
traçant un maximum sur une zone délimitée.
La première organisation
de recherche se passe relativement bien sauf, qu'une fois de plus, un
ARVA avait été enterré ETEINT !!!. Dur de le trouver dans ces
conditions !
Ensuite vient la recherche individuelle d'ARVA. La règle est simple et brutale.
Pierre planque un ARVA quelque part dans la Zone.
Le stagiaire a 10 mn pour le trouver. Sinon..., il ne sera pas admis.
Pourquoi tant d'intransigeance sur ce point.
Il faut savoir que la plupart des victimes d'avalanche décèdent d'asphyxie.
Néanmoins,
on a toutes les chances de les retrouver vivantes dans les dix
premières minutes. Au delà, leurs chances de survie diminuent très
rapidement (à peu près 1 à 2 % de chance de survie en moins par minute).
A cette épreuve, tout le monde a pu trouver l'ARVA dans les temps (entre 3 et 9 mn).
La carto en montagne, c'est vraiment important.
La
plupart des grosses galères viennent, à la base d'une mauvaise
appréciation du terrain à partir de la carte où même d'une erreur
d'identification d'une position, d'un col, d'un sommet.
Une mauvaise
appréciation du terrain, c'est aussi des horaires trop justes que l'on
explose et qui nous font arriver la nuit au-dessus de barres et on a
tous connu ça.
On posa donc une série de question (dont quelques unes bien tordues) sur la relation carte terrain.
A
une question, personne (pas même Laurent qui fait de la compétition en
carto-orientation) n'a pu désigner le point côté demandé. Un peu
inquiétant tout de même.
3 stagiaires ont montré des lacunes importantes.
Les
exercices sur corde se sont bien passés. Les ancrages ont tous tenu! Il
y avait un net changement par rapport à Bataillance. Tout le monde
avait bien révisé depuis !
La pose de main courante doit être rapide
et sûre. Si on ne possède pas les automatismes, on met du temps, le
groupe à froid et au final, on renonce à poser la corde fixe et donc on
prend des risques inutiles.
Peu après ces derniers exercices, il se met à pleuvoir...
à 2100 m. Nous rentrons tous à la voiture dans le
brouillard.
Page 1 / 2
|